La tout première tâche de chaque homme est l'actualisation de ses possibilités uniques, sans précédent et jamais renouvelées, et non pas la répétition de quelque chose qu'un autre, fût-ce le plus grand de tous, aurait déjà accompli.
La tout première tâche de chaque homme est l'actualisation de ses possibilités uniques, sans précédent et jamais renouvelées, et non pas la répétition de quelque chose qu'un autre, fût-ce le plus grand de tous, aurait déjà accompli.
Ca chante, ca exulte et jubile
dans les haies près de la porte du jardin .
C'est le merle qui pour lui tout seul
donne son concert chaque matin.
Et chaque fois que les notes expirent ,
il puise sous la neige fraîche des forces nouvelles
dans les pommes à demi pourries et les poires blettes
qui moisissent et gèlent sur le fumier
Il arrive que pour le poète il en aille de même.
C'est d'un coeur plein d'humanité qu'il tire son chant
et qu'il rend pur ce qui était trouble au-dedans.
Et parvient-il à composer de belles strophes claires,
ce ne sont de sa vie que les heures sombres transmuées
en musique et chants qui poussent la porte du ciel
Emile Storck. Par les fossés et les haies. Arfuyen 2013
Ainsi je t'aurai toute la vie attendue
Présente absente ailleurs ici proche et lointaine
Je t'aurai mendié de silence je t'aurai
Mangé de paroles comme une orange
J'aurai perdu ta trace une fois nuit
Une fois jour perdu ta main prise dans l'ombre
Ta merveilleuse main d'enfant enfui
Ainsi je t'aurai toute la vie attendue
Il est trop tard pour espérer enfin t'atteindre
Je n'aurai pas trouvé les mots tout
N'aura semblé qu'un murmure un étouffement de cris
Je ne t'aurai donné que ce chant avorté de moi-même
Tu n'auras pas entendu ni personne
Entendu le battement en moi de ce grand oiseau rouge
Je n'aurai donc été vers toi qu'une phrase sans fin
Il est trop tard et caetera
Mais même si même alors même comme
Un chien qui cherche en vain son maître et traine
Une chaine arrachée
Meme sans espérance
J'arrive au bout de ce voyage au moins
Portant toujours semblable coeur sanglot semblable
J'écoute en arrière de moi sur la route
Ce bruit de toi blessé ce bruit bleu ce bruit blanc
Ce bruit bluté de blé ce bruit redoublé
De toi par où nous fûmes
Et je tends encore une fois mes bras de fumée.
L'utopie, ce n'est pas l'irréalisable, c'est l'irréalisé.
Au-dedans de chacun se trouve notre propre idéal, ce que j'appellerai le héros intérieur, et c'est lui qu'il importe de révéler et de faire grandir en lui laissant son caractère original.
Cité par Christophe Bitaud dans son ouvrage" L'unique et l'initié" . Editions Théolib. 2014
Je prononce ton nom
Au coeur des nuits obscures
Lorsque viennent les astres
Boire à l'eau de la lune
Et que dorment les feuilles
Des secrètes ramures.
Je me sens tout sonore
De passion, de musique,
Folle horloge qui chante
Les heures de jadis.
Je prononce ton nom
En cette nuit obscure
Et je l'entends sonner
Plus lointain que jamais,
Plus lointain que toutes les étoiles,
Et plus plaintif que le bruit de la pluie.
Pourrai-je un jour t'aimer
Comme je fis naguère?
Mon coeur, où est la faute?
Si le brouillard s'éclaire,
Aurai-je une nouvelle
Passion, tranquille et pure?
Ah, si mes doigts pouvaient
Vous effeuiller, ô lune!
L'utopie n'est pas l'irréalisable, c'est l'irréalisé.
Celui qui lit pose dans chaque poèmr les mille couleurs de l'intime et du sens
Sur ce qui était l'angoisse de la page blanche,
Le bleu du silence apporte un peu de paix au centre du partage .
Les écrits dans l'arbre. Patrick Chemin . Ed. Epingle à nourrice 2013
J'ai longtemps attendu dans le bleu de la plaine
Apprivoisant les mains qui glissaient dans le vent
Il y a eu des cris vers l'Est
La femme et le chemin sortis d'un même geste
Un visage incliné sur la joue du couchant
Puis l'ombre a refermé la place restée vide
Il est là maintenant
Sous la terre encore fraîche
L'air a gardé l'éclat du dernier coup de bêche
Les clés de son royaume sont tachées de sang
Homme tu n'iras plus dans les maisons tranquilles
Où le bras d'une lampe écartait les soupçons
Tu ne chanteras plus en revenant des îles
Derrière ta poitrine et ses lourdes moussons
Sur tes yeux le soleil a brisé son feuillage
Entre dans les maïs et cherche ton passage
Ô coeur sois partagé par le fer des charrues
Nous parlons
Et c'est lui qui redescend la mer
Poitrine large ouverte
Epaules couronnées de lourdes plantes vertes
Belle tête accrochée au feu de sa toison
Car son corps désormais fait partie des saisons .
Vers la mer dans les blés
Je voudrais t'emporter
A cheval ou à pied
Mais souffle contre souffle
Ne disant que des mots
Qui nous feraient trembler
Ne glissant qu'un baiser
Humble et insaisissable
Entre nous et le sable
Ma peur et ta pudeur
Notre timidité
Et nous irions obscur
Dans la vie solitaire
Nous ebrasser debout
Derrière lesportes de la nuit
Laisse en moi cet enfant qui n'en croit pas les yeux
Quand tu les plonges au fond de mon coeur éternel
Laisse toujours danser dans ton sourire
Cette si jeune fille
Qui veut que nous soyons
Toujours
Des enfants qui s'aiment .
Philippe Léotard