Ne laissez pas les mots penser à votre place. Ayez une parole habitée.
Au centre des ténèbres
Un tourbillon se déshabille
Une femme se forme
Pour que la nuit soit blanche
Heureuse d'être nue
D'avoir tout exprimé
Son rôle est accompli
Plus rien ne la tourmente
Elle se sent bien
D'avoir déjoué les énigmes
Elle est debout dans sa victoire
Qui n'a fait que des beaux gestes
S'arracher les voiles
Effacer de la nacre sa buée
Sortir du miroir
En baissant la tête
Chasser la nuit de la vitre
En s'y reflétant
L'art d'éclairer ses profondeurs
L'art de jeter son linge
Sur la face de nuit
L'art d'ignorer les obstacles
L'art de passer à gué
L'art de venir au monde
Sans déchirer la soie
L'art de pousser vers la beauté
Sur les jeunes pousses de ses pieds
L'art d'être la faiblesse
Qui met la force au monde.
Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté un regard sur nous-même .
Homme en noir
Descendu de la colline
J'ignore ton nom
Un cheval d'airain
A tes cotés se penche
Seul tu n'as pas d'armure
Ta démarche est singulière
Reconnue au-delà
Du sombre tertre
De loin tu t'avances
Immobile en ma mémoire
Sans rejoindre tes pas.
Extrait de " Mélancholia si" . Editions Hélices" 2007. Copyraight editions Hélices
Je pars, je suis depuis des siècles en route
Avec pour seul bagage le doute
De plus en plus sûr de mon galop
Entendez hennir mes chevaux
Fous d’amour pour une seule étoile
Les steppes, les déserts me connaissent
Sans que l’Amour me reconnaisse
J’ai usé ma vie à poursuivre un mirage
Plus qu’au repos toujours en voyage
Je sais votre goût de poussière et de vent
Votre odeur de sel, de chameaux, de cumin
La laine écrue de vos horizons là-devant
J’ai traversé à cru bien des déserts
Ou les renards mourraient de faim
Remplissant de peur et de haine
Leurs dunes et leurs plaines
Que de fois ai-je ma vie soustrait
A ceux qui voulaient la prendre
Grace à la croupe de mes chevaux
Pouvez-vous tout cela le comprendre ?
La mort et ses ténèbres m’ont poursuivi
Je me suis jeté dans de vaines batailles
Oui, ce n’était que cela toute ma vie
Tantôt sous les tentes nomades tantôt en selle
J’ai dormi solitaire dans le noir de la nuit
Dans la chaleur des dunes douces et belles
Comme à la lumière de la lune
Espoir, toujours vain espoir
Au bout des doigts au bout de cette plume
Il y en aurait à dire sur ce qu’en vain
J’ai cherché à dire sur ce qu’en vain
J’ai cherché sans l’atteindre jusqu’au matin
Âme rebelle à la bassesse des hommes
Main généreuse à qui ne demande rien
Les sabots de mes chevaux ont piétiné des hommes
Bleu de peur le ciel s’est réfugié sous mes paupières
J’ai épuisé dans les déserts bien des montures
Tous mes viatiques et même mon eau
Le temps galope et s’emballe
Ralentissez chevaux fougueux de ma vie
Je meurs pour renaître au seul Amour ...
Copyright LE NOUVEL ATHANOR MARS 2011.
Disponible en librairie ( diffusion Soleils) , sur amazon.fr, fnac.com et sur la boutique en ligne de l'éditeur www.lenouvelathanor.com
La poésie se propage comme le pollen et se dépose au gré des vents sous l'écorce des coeurs. Que la poésie vous garde...
Qui ne veut pas penser en est réduit à croire.
Egarés dans la poussière d'un sillon
Vieux tracés oubliés
Nous regardons les larmes
De l'arrière-paysage
L'oeil du monde
Sa nuit captive
Tu vois,
tout se joue à l'instant des murmures
quand la glaise s'embrase
aux feux de nos cicatrices.
Extrait de " Le silence des pierres" . Editions Le nouvel athanor