J'ai longtemps attendu dans le bleu de la plaine
Apprivoisant les mains qui glissaient dans le vent
Il y a eu des cris vers l'Est
La femme et le chemin sortis d'un même geste
Un visage incliné sur la joue du couchant
Puis l'ombre a refermé la place restée vide
Il est là maintenant
Sous la terre encore fraîche
L'air a gardé l'éclat du dernier coup de bêche
Les clés de son royaume sont tachées de sang
Homme tu n'iras plus dans les maisons tranquilles
Où le bras d'une lampe écartait les soupçons
Tu ne chanteras plus en revenant des îles
Derrière ta poitrine et ses lourdes moussons
Sur tes yeux le soleil a brisé son feuillage
Entre dans les maïs et cherche ton passage
Ô coeur sois partagé par le fer des charrues
Nous parlons
Et c'est lui qui redescend la mer
Poitrine large ouverte
Epaules couronnées de lourdes plantes vertes
Belle tête accrochée au feu de sa toison
Car son corps désormais fait partie des saisons .