Un petit dimanche de Mai, Valentin avait donné rendez-vous à Gaspard au café Ronzier. Il devait l'aboucher avec un de ses amis, auditeur au Conseil d'Etat, qui se trouvait de passage à Ambert .
Ils accompagnèrent ce jeune homme jusqu'à sa chaise de poste, contents tous deux d'avoir mis en train l'affaire des communaux.
Gaspard des montagnes. Henri Pourrat . Editions Albin Michel
Devant lui
Il rabattait la lumière
En écartant les mains
C'était beau de le voir
Jouer avec le matin si sérieusement
Il ouvrait des villages et des villes
Qui seraient restés perdus dans de longs plis d'eau
Et puis tant de visages
Purs végétaux
Que tout de suite il aimait
pour leur fraîcheur et leur vieil âge
Ainsi toute la terre coulait dans sa gorge
Comme une goutte de rosée
poursuivie des oiseaux.
Anne Perrier
Oeuvres poétiques . Ed L'escampette .
Les plus grands de tous les biens, ceux que chacun doit chercher à obtenir pour soi et à partager avec tous sont la lucidité, le courage et la douceur.
Louis Lavelle
Au val de Marcheval il est une fontaine
Je dirai quelque jour tout cela qu'on y voit
D'abordée ce n'est qu'herbe et verveine
Un bouquet foisonnant à la claire fontaine
Qu'il fait donc bon avoir sa solitude à soi
Au val de Marcheval il est une fontaine
Je pourrais dire un peu de cela qu'on y voit
En second lieu c'est l'eau d'entremi la verveine
L'eau frisuette et limpide à laclaire fontaine
Qu'il fait donc bon avoir son sang son coeur à soi
Au val de Marcheval il est une fontaine
Je veux dire aujourd'hui tout cela qu'on y voit
Puis le ciel rose et blanc comme fleur de verveine
Toute la nue passant à la claire fontaine
Qu'il fait donc bon avoir son ciel, son âme à soi.
Henri Pourrat
Le Nouvel Athanor publie sous le titre " Jacques Viallebesset" une anthologie du poète, né en 1949, devenu éditeur, qui fait volontiers référence à Giono, à Cadou, à Bérimont, mais aussi au siècle des Lumières et à la Libre pensée. Elle est préfacée par Jean-Luc Maxence et donne à entendre une poésie assez classique dans sa forme, mais proclamant " ce goût de vivre à tout craquer"qui chante " la saveur du monde" , la femme aimée, la fraternité et l'amour.
Je retiens notamment dans ce recueil les extraits de " Sous l'étoile de Giono" , recueil paru chez Al Manar, dont chaque poème est une évocation de l'oeuvre du romancier de Manosque. On y retrouve le vieux qui " déparle" et tous les personnages , ainsi que les collines et les villages désertés de la " Trilogie de Pan", le chant du " Regain", " Jean le bleu" dans l'atelier de son père cordonnier , mais aussi "Le grand troupeau" des hommes à la guerre, ou encore le professeur d'espérance de " Que ma joie demeure" qui "ensemença de pervenche les champs et les coeurs" .
Jacques Viallebesset rejoint ainsi " Le chant du monde" de Giono à travers de fortes évocations comme ce personnage de ce frmidable roman " Un roi sans divertissement" . Et bien sûr l'humanisme et les valeurs - " la joie saine naturelle simple paisible "- de l'auteur des " Vraies richesses".
Michel Baglin
Revue Texture
http://revue-texture.fr/meslectures-de-2017.html
L'anthologie est disponible sur www.lenouvelathanor.com
Le recueil Sous l'étoile de Giono est disponible sur www.editmanar.com
Danny-Marc & Jean-Luc Maxence, éditions Le nouvel athanor
ont le plaisir de vous inviter à
une lecture-rencontre avec Jacques Viallebesset
le 14 Septembre 2017 à 18h30
Librairie l'autre livre 13 rue de l'école polytechnique 75005 Paris
Au plaisir de vous retrouver
L'anthologie est disponible sur www.lenouvelathanor.com
Prix 15 E
On ne trouvera plus que cendres dans mon lit
Un sang amer m'aura consumé cette nuit
Déjà j'ai rejeté mon coeur loin en arrière
Et mes chevaux vingt ans ont sauté la barrière
Ainsi le temps n'est plus où je secouais les astres
Où un geste effaçait les ombres du chemin
Je portais le front de la terre entre mes mains
J'étais semblable aux vents aux grands soleils vivaces
Mes yeux bleus remettaient chaque ciel à sa place
Il y avait encore le miel sur les collines
Des guêpes endormies dans la paix des poitrines
Et les matins d'hiver traversés par l'amour
Maintenant tout est clos
Les fleurs sans leur poison
L'horloge crucifiée au bord de la cloison
Les portes qui s'ouvraient jadis entre les branches
Et les cloches roulant les pentes du dimanche
Qui touchera jamais la corde de mon coeur
Certes pas les oiseaux ni tes seins jeune fille
Des éclats de ma chair pourrissent sur les grilles
Remords peut-être es-tu ma première douceur.