Car voici l'aire où battent les vents
On monte vers le ciel des chaluts
Et des feux glorifient le palud
Où la haute mer veille souvent
Voici ce que je suis au grand jour
Dans le sang et le sel des embruns
C'est la prière d'un coeur marin
Pour mémoire d'un pays d'amour
Venez sur son éternel versant
C'est le royaume que j'ai gravé
Par la séquence de mes versets
Et l'ample mesure des jusants
Là-bas la brume de mes fortunes
Fait luire les chardons de la dune
Le sang de la mer et le silence
Mes pas éblouis par sa présence
Au temps calme des rogations
Mes blès frémissent de passion
Ainsi s'avance l'heure sonore
Immense qui encercle l'aurore
Voyez dans l'air octave la mer
Où les brisants lancent leurs appels
Comme le vent blanchit l'archipel
Un souffle célèbre le mystère.
Jean-Pierre Boulic