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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 15:40

J'aime bien le recueil dans son ensemble parce qu'il ne cède pas à l'obscurantisme facile; ce que l'auteur dit éprouver est direct, clair et le lecteur peut s'y sentir associé ; les assonances, les allitérations me plaisent beaucoup et donnent des échos aux vers .Pour autant, l'auteur n'est pas inféodé à la forme académique; à preuve l'absence de ponctuation qui évoque la fluidité du temps qui glisse ; par ce biais, le lecteur devient, en partie, co-auteur du poète.A ce propos, je m'associe à cette idée que "le temps presse" mais qu'il faut , avec celà en conscience, profiter de l'instant. Comme si nous étions en suspens: " un court moment la tendresse caresse la Vérité". Je sens des accents verlainiens dans quelques pièces: "Femme ma déchirure","Complainte de l'ombre". Mais aussi , la force de Baudelaire dans cette interrogation fondue . Le quart des poèmes (13 sur 56)s'adresse à Elle,directement par l'apostrophe "tu" . Le lecteur peut-il se la représenter physiquement ou psychiquement? Certes pas. D'ailleurs, elle n'est jamais décrite à la troisième personne. Elle est vénération dans les grâces qu'elle procure. N'est-elle pas un miroir où s'attendrissent les reflets de l'âme de l'auteur? L'amour qu'elle procure et déclenche est tout autant sensuel qu'édenique, fusionnel. N'écrit-il pas à la fois son absence et la sienne: " Tu es loin et je suis absent de moi". Parfois de l'amertume quand l'inévitable se produit :l'arrachement à la fusion. Du coup, j'ai l'impression, par le ton désespéré de lire Baudelaire:"Les miettes  brisées de mon coeur dans une besace pleine d'espérances inutiles et de désirs bafoués". Au fond, voici ce que j'éprouve: un désir inassouvi de l'Un , qui reste insaisissable dans le déroulement du temps de l'Amour, qui, seul, peut apporter la plénitude verticale, du corps à l'esprit. On le sent bien dans "Moitié d'orange"au si beau et doux mouvement. Ce suspens, ce regret à peine perceptible est suggéré au lecteur, non par les mots et leur sens, mais par la prosodie: la fin (?) des poèmes tournent souvent sur une hésitation. Impression d'inachevé due à la rime féminine dernière. Ou, au contraire, bouclage sur la peur, la crainte, ou l'espoir . Car on n'en finit jamais de dire et nul ne sait ce qu'il peut arriver. A relire: " Je crois aux fenêtres de l'avenir"(P 71) et "espoir, toujours vain espoir"(p 91). Comme si, sous l'écorce des mots, l'âme flottait, éperdue et indécise.Je remercie Jacques Viallebesset pour les belles émotions que ses poèmes m'ont procurées.

Jacques Fontaine, Auteur.

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