J'ai reçu du Président de l'Association des Amis de Jean Giono un très sympathique courrier dans lequel il m'écrit: " Sylvie Giono comme moi avons beaucoup apprécié votre " palimpseste" , ses " marges" et ses illustrations ...... Je vous adresse mes plus...
Qu'on me lave de vin lorsque je serai mort que le sang de la vigne envahisse nos veines au jugement dernier qu'on amène mon corps parfumé de raisin de menthe et de verveine Femme aux plaisirs humains à la sève des fleurs que ton coeur affamé jamais ne...
Des hommes galopent dans la nuit Debout dans leur manteau d'étoiles Traquant les loups de Malenfance Dans la forêt des sortilèges La crinière de leurs chevaux noirs Sont des vagues d'écume blanche Ils viennent à la rencontre des hommes Brandissant l'amour...
à René-Guy Cadou De bas brouillards tremblaient aux vallées de l'automne Les chiens jappaient sans fin sur le bord des ruisseaux On entendait rouiller leurs abois dans l'écho A des lieues et des lieues, sur des pays sans borne. Le vent sentait la pierre...
Le désir de quelque chose d'invisible A germiné introuvable et indicible Pour être libre de choisir ce qui nous lie Aux autres et au troupeau d'étoiles du ciel Dans ce monde où la lumière ne pénètre pas Où des taupes aveugles courent dans tous les sens...
Dans les alvéoles de ma mémoire L'enfant que j'étais caracole encore Enfourchant un cheval sans tête Le bout du monde était au coin de la rue Mon chien et moi buvions le vent Je suis sorti debout des pages d'un livre Pour que mon cerf-volant s'accoude...
Entre les dents des jours une rose scintille dans Prague aux doigts de pluie Nezval disait cela c'était en mil neuf centre trente-six en ce temps-là Nazum Hikmet l'homme d'Orient cheveux jonquille à Istamboul entrait pour trente ans en prison Lorca perdait...
S'il faut nommer le ciel je commence par toi Je reconnais tes mains à la forme du toit L'été je dors dans la grange de tes épaules Les hirondelles de ta poitrine me frôlent Dressées contre ma joue les tiges de ton sang Le rideau de ta chevelure qui descend...
Le monde naît de la parole Mais les mots sont en exil A ramasser sur la terre fertile A partager de main en main Ardents à rallumer les braises Seul le chant de la flûte fascine l’oiseau Dont les trilles se font piéger sur la page Je suis l’humble serviteur...
Nous sommes enfants de l'instant éternel Un jour je frapperai au portail de l'infini Pour arriver hors du temps et de l'espace Dans cette nuit absolue des trois Moires Je verrai dans cette obscurité mon ombre Comme un papillon face à un soleil noir Ayant...
Comme un enfant perdu je cherche un pays Aux senteurs de terre ambre et de foin froissé Où se laisser porter par les murmures de l’eau Sous ses paupières se cachent des noisettes Dans ses halliers les clairières sont des corolles Le genièvre s’embrase...
à C.S Je te vois ma fauve belle et tendre renarde J'ai atteint le graal en touchant ta toison d'or Tu habites un pays sous l'écorce des coeurs Entourée d'elfes et du doux peuple des forêts Dans la clairière de l'être coule une rivière Dont la source est...
Ici les arbres nus sont les piliers du ciel Il entrouvre ses paupières de tendresse Sur une houleuse mer d'herbes vertes L'Ecir pousse les hommes jusqu'aux confins Leurs pas s'effacent dans la lumière des chemins Qui traversent les bleus pâturages du...
La poésie ne sert à rien, c'est justement ce qui en fait une valeur inestimable, nécessaire . Il n'y a rien de plus précieux, dans l'âge d'airain où nous sommes , que ce qui échappe à l 'absolue marchandisation du monde . La poésie est l'ultime recours...
Pose ton front contre le coeur du marronnier, prête l'oreille au trajet de la sève, à cette force qui forge l'oiselet dans le ciel-du fer incandescent crissant près du soleil-,écoute le grand dire du bleu: que tout nuage est une feuille, feuille aussi...
Je ne peux penser l'homme sans l'univers Qui le suscite ni l'univers sans l'homme Partout règnent le malheur et la misère Sous l'arrogance de ces temps dévorants La science est écrite sur des feuilles d'herbes Sur les pages des labours et des prairies...
Arbres vous m'habillez bien mieux que les cotons Ô sang de mon amour j'ai tes riches étoffes Le soleil les coteaux de la mer sur mon front Et je m'en vais dans le ciel clair car je suis sauf Depuis que l'homme a mis le feu à ma maison Il ne me reste rien...
Nous sommes d'une source Qu'aucune pluie n'abreuve Mais qui ne tarit pas Nous sommes d'un matin Arraché à la nuit Par un autre soleil Nous sommes d'une origine Sans commune mesure Sans étoile certaine Nous sommes d'un amour Aussi vaste que le vent Aussi...
Fasciné par l'oeuvre terrienne et magique de Jean Giono, mais aussi par celle de René-Guy Cadou et par l'Ecole de Rochefort ( notamment Jean Follain et Luc Bérimont), Jacques Viallebesset est un veilleur de haut vol, intransigeant, lyrique tout entier...
Devant lui Il rabattait la lumière En écartant les mains C'était beau de le voir Jouer avec le matin si sérieusement Il ouvrait des villages et des villes Qui seraient restés perdus dans de longs plis d'eau Et puis tant de visages Purs végétaux Que tout...
Quand Gaspard de guerre revint Bras grands ouverts et poings serrés Et son coeur lourd dénamouré Le pays le reçut à pleines mains Son coeur était à fleur de peau Tout grondait dans sa poitrine Un coeur moelleux de farine Cavalcadait à plein galop ........................
Le lendemain même de la foire, la Poule-Courte se montra au moulin. Et quels yeux aux aguets derrière ses besicles. Elle venait chercher des nouvelles de Pauline, ce pauvre agneau qu'on ne voyait plus. Peut-être Mme Anne-Marie hésitait-elleàdescendre...
Derniers regrets avant l'oubli définitif Dans la solitude de la mort annoncée J'ai perdu la malle en cuir de mes souvenirs La lassitude de la longue route est en moi Du plus loin que je remonte dans l'enfance Je porte un cirque dans mon ventre Où des...
Les bois noirs avaient pris mauvaise renommée Autour de la grosse demeure de granit gris Le vent sifflait dru dans les branches des sapins Colportant de sombres histoires de bandits Trois jours à rester seule dans cette forteresse Sous une neige d'angoisse...
Un vendredi soir, à Ambert, Lucie vit Elmire Chargnat entrer cgez elle comme une furie.Quels cris, aussitôt, quelle violence de paroles et de gestes. Anne-Marie Grange avait dit à son cousin des choses affreuses: que Mlle Chargnat sentait l'échauffé comme...