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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 06:00

La terre leva la tête

De l'affreuse, lugubre noirceur

Lumière enfuie,

Pierreuse horreur;

Et ses mèches couvertes d'un gris désespoir

 

"Captives sur le rivage

Avec la jalouise constellée pour gardienne;

Blanchi et froid,

Pleurait sur moi,

J'entends le Père des anciens hommes.

 

Egoïste père des hommes!

Egoïste, jalouse et cruelle terreur!

Le délice, pourrait-elle,

Enchaînée dans la nuit,

L'enfanter, la vierge jeunesse du matin?

 

Le printemps cache-t-il sa joie

Quand paraissent bourgeons et fleurs?

Est-ce la nuit

Que sème le semeur? Dans le noir

Que laboure le laboureur?

Brise cette lourde chaîne

Qui glace mes os alentour.

Vain, égoïste,

Eternel interdit

Qui tient le libre Amour esclave dans les fers!"

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 06:00

Dites-moi où, n'en quel pays

Est Flora la belle romaine

Archipiades, ne Thaïs,

Qui fut sa cousine germaine,

Echo parlant quand bruyt on mène

Dessus rivière ou sur étang,

Qui beauté eut trop plus qu'humaine?

Mais où sont les neiges d'antan?

 

Où est la très sage Hélois,

Pour qui fût chatré et puis moine

Pierre Abélard à Saint-Denis?

Pour son amour eut cette essoyne!

Semblablement où est la royne

Qui commanda que Buridan

Fût jeté en un sac en Seine?

Mais où sont les neiges d'antan?

 

La royne Blanche comme liz

Qui chantait à voix de sirène,

Berthe au grand pié, Bietriz, Aliz

Haremburgis qui tint le Maine,

Et jehanne, la bonne lorraine,

Qu'Anglais brulèrent à Rouen;

Où sont-ils, où, Vierge souveraine?

Mais où sont les neiges d'antan?

 

Prince, n'enquerrez de semaine

Où elles sont, ne de cest an,

Que ce refrain ne vous remaine:

Mais où sont les neiges d'antan?

 

 

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 15:32

Dans les ténèbres qui m'enserrent

Noires comme un puits où on se noie

Je rends grâce aux dieux quels qu'ils soient

Pour mon âme invincible et fière

 

Dans de cruelles circonstances

Je n'ai ni gémi ni pleuré

Meurtri par cette existence

Je suis debout bien que blessé

 

En ce lieu de colère et de pleurs 

Se profile l'ombre de la mort 

Je ne sais ce que me réserve le sort 

Mais je suis et je resterai sans peur 

 

Aussi étroit soit le chemin 

Nombreux les chatiments infâmes 

Je suis le maître de mon destin 

Le capitaine de mon âme.  

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 05:00

Prenez un arbre par la main

conduisez-le dans la forêt,

les racines lui feront fête,

la lune boira sur sa crête.

 

On voudrait filer à l'anglaise,

loin de sa maison s'échapper.

Nous attend à l'arrêt du bus

un petit nuage en gibus. 

 

Il faut apprendre à délester

les fenêtres de leurs reflets,

sur les marchés rendre aux aveugles

un peu de lumière exilée.

 

De la ville il faut s'extirper

de temps en temps pour la reprendre 

l'emmener loin hors de son lit,

Ne l'aimer qu'à force d'oubli.

 

Que l'on vole la clé des champs

pour ouvrir d'invisibles portes

de prison jusqu'en nos paroles,

et que nous traverse le vent

nous qui sommes de l'herbe folle.

 

Le Baladin de Paris. Editions Le Temps des cerises. 2012  

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 05:00

Du peu de mots d'aimer j'ai peine

Qui fait que la phrase me faut

Je ne sais rien voir que mes veines

Et m'est la parole inhumaine

Comme blessé le blé la faux

 

Du peu de mots d'aimer j'ai doute

De ce qu'est l'amour exprimé

Je suis le mendiant des routes

Personne ma chanson n'écoute

N'entend le peu de mots d'aimer

 

Du peu de mots toujours les mêmes

Qui font semblables les amants

Et plus encore les poèmes

A rougir de dire je t'aime

Comment se contenter comment

 

Du peu de mots d'aimer que faire

Battez les cartes des nuées

Le jeu du ciel ou de l'enfer

A vivre ou mourir ne diffère

Les mots sont des oiseaux tués

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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 05:00

Tu as les yeux pers des champs de rosée

Tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière

La douceur du fond des brises au mois de mai

Dans les accompagnements de ma vie en friche

Avec cette chamleur d'oiseau à ton corps craintif

Moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches

Moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir

La tête en bas comme un bison dans son destin

La blancheur des nénuphars s'élève jusqu'à ton cou

Pour la conjuration de mes manitous maléfiques

Moi qui ai des yeux où ciel et mer s'influencent

Pour la réverbération de ta mort lointaine

Avec cette tache errante de chevreuil que tu as

Tu viendras toute ensoleillée d'existence

La bouche envahie par la fraicheur des herbes

Le corps muri par des jardins oubliés

Où tes seins sont devenus des envoûtements

Tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras

Où tu changes comme les saisons

Je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine

A bouts de misère et à bout de démesures

Je veux te faire aimer la vie notre vie

t'aimer fou de racines à feuilles et grave

De jour en jour à travers nuits et gués

De moellons nos vertus silencieuses

Je finirai bien par te rencontrer quelque part

Bon dieu!

Et contre tout ce qui me rend absent et douloureux

Par le mince regard qui me reste au fond du froid

J'affirme ô mon amour que tu existes

Je corrige notre vie

Nous n'irons plus mourir de langueur

A des milles de distance dans nos rêves bourrasques

Des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres

Les épaules baignées de vols de mouette

Non

J'irai te chercher nous vivrons sur la terre

La détresse n'est pas incurable qui fait de moi

Une épave de dérision, un ballon d'indécence

Un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions profondes

Frappe l'air et le feu de mes soifs

Coule-moi dans tes mains de ciel de soie

La tête la première pour ne plus revenir

Si ce n'est pour remonter debout à ton flanc

Nouveau venu de l'amour du monde

Constelle-moi de ton corps de voie lactée

Même si j'ai fait de ma vie dans un plongeon

Une sorte de marais, une espèce de rage noire

Si je fus cabotin, concasseur de désespoir

J'ai quand même idée farouche

De t'aimer pour ta pureté

De t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue

Dans les giboulées d'étoiles de mon ciel L'éclair s'épanouit dans ma chair

Je passe les poings durs au vent

J'ai un coeur de mille-chevaux vapeur

J'ai un coeur comme la flamme d'une chandelle

Toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas

La nuit de saule dans tes cheveux

Un visage enneigé de hasards et de fruits

Un regard entretenu de sources cachées

Et mille chants d'insectes dans tes veines

Et mille pluies de pétales dans tes caresses

Tu es mon amour

Ma clameur mon bramement

Tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers

Ma danse carrée des quatre coins d'horizon

Le roet des échevaux de mon espoir

Tu es ma réconciliation batailleuse

Mon murmure de jours àmes cils d'abeille

Mon eau bleue de fenêtre

Dans les hauts vols de building

Mon amour

Des fontaines de haies de ronds-points de fleurs

Tu es ma chance et mon encerclement

A cause de toi

Mon courage est un sapin toujours vert

Et j'ai du chiendent d'achigan plein l'âme

Tu es belle de tout l'avenir épargné

D'une frêle beauté soleilleuse contre l'ombre

Ouvre-moi tes bras que j'entre au port

Et mon corps d'amoureux viendra rouler

Sur les talus du mont Royal

Original quand tu brames original

Coule-moi dans ta plainte osseuse

Fais-moi passer tout cabré tout empanaché

Dans ton appel et ta détermination

Montréal est grand comme un désordre universel

Tu es assise quelque part avec l'ombre et ton coeur

Ton regard vient luire sur le sommeil des colombes

Fille dont le visage est ma route aux réverbère

Quand je plonge dans les nuits de source

Si jamais je te rencontre fille

Après les femmes de la soif glacée

Je pleurerai te consolerai

De tes jours sans pluies et sans quenouilles

Des circonstances de l'amour dénoué

J'allumerai chez toi les phares de la douceur

Nous nous reposerons dans la lumière

De toutes les mers en fleurs de manne

Puis je jetterai dans ton corps le vent de mon sang

Tu seras heureuse fille heureuse

D'être la femme que tu es dans mes bras

Le monde entier sera changé en toi et moi

La marche à l'amour s'ébruite en un voilier

De pas voletant par les lacs de portage

Mes absolus poings

Ah violence de délices et d'aval

J'aime

Que j'aime

Que tu t'avances

Ma ravie

Frileuse aux pieds nus sur les frimas de l'aube

Par ce temps profus d'épilobes en beauté

Sur ces grèves où l'été

Pleuvent en longues flammèches les cris des pluviers

Harmonica du monde lorsque tu passes et cèdes

Ton corps tiède de pruche à mes bras pagayeurs

Lorsque nous gisons fleurant la lumière incendiée

Et qu'en tangage de moisson ourlée de brises

Je me déploie sur ta fraîche chaleur de cigale

Je roule en toi

Tous les saguenays d'eau noire de ma vie

Je fais naître en toi

Les frénésies de frayères au fond du coeur d'outaouais

Puis le cri de l'engoulevent vient s'abattre dans ta gorge

Terre meuble de l'amour ton corps

Se soulève en tiges pêle-mêle

Je suis au centre du monde tel qu'il gronde en moi

Avec la rumeur de mon âme dans tous les coins

Je vais jusqu'au bout des comètes de mon sang

Haletant

Harcelé de néant

Et dynamité

De petites apocalypses

Les deux mains dans les furies dans les féeries

Ô mains

ô poings

Comme des cogneurs de folles tendresses

 

Mais que tu m'aimes et si tu m'aimes

S'exhalera le froid natal de mes poumons

Le sang tournera Ô grand cirque

Je sais que tout mon amour

Sera retourné comme un jardin détruit

Qu'importe je serai toujours si je suis seul

Cet homme de lisière à bramer ton nom

Eperdument malheureux parmi les pluies de trèfles

Mon amour ô ma plainte

De merle-chat dans la nuit buissonneuse

Ô fou feu froid de la neige

Beau sexe léger ô ma neige

Mon amour d'éclairs lapidée

Morte

Dans le froid des plus lointaines flammes

Puis les années m'emportent sens dessus- dessous

Je m'en vais en délabre au bout de mon rouleau

Des voix murmurent les récits de ton domaine

A part moi je me parle

Que vais-je devenir dans ma force fracassée

Ma force noire du bout de mes montagnes

Pour te voir à jamais je déporte mon regard

Je me tiens aux écoutes des sirènes

Dans la longue nuit effilée du clocher de Saint-Jacques

Et parmi ces bouts de temps qui halètent

Me voici de nouveau campé dans ta légende

Tes grands yeux qui voient beaucoup de cortèges

Les chevaux de bois de tes rires

Tes yeux de paille et d'or

Seront toujours au fond de mon coeur

Et lis traverseront les siècles

Je marche à toi, je titube à toi, je meurs e toi

Lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme

Je marche à toi, je titube à toi, je bois

A la gourde vide du sans de la vie

A ces pas semés dans les rues sans nord ni sud

A ces taloches de vent sans queue et sans tête

Je n'ai plus de visage pour l'amour

Je n'ai plus de visage pour rien de rien

Parfois je m'assois par pitié de moi

J'ouvre mes bras à la croix des sommeils

Mon corps est un dernier réseau de tics amoureux

Avec mes doigts à la ficelle des souvenirs perdus

Je n'attends pas à demain je t'attends

Je n'attends pas la fin du monde je t'attends

Dégagé de la fausse auréole de ma vie.

 

 

 

 

 

 

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 05:00

Tout passe

et tout demeure

Mais notre affaire est de passer

de passer en traçant

Des chemins

Des chemins sur la mer

Voyageur, le chemin 

sont les traces de tes pas

C'est tout; voyageur

il n'y a pas de chemin ,

Le chemin se fait en marchant.

Le chemin se fait en marchant 

et quand on tourne les yeux en arrière

on voit le sentier que jamais

on ne doit à nouveau fouler .

Voyageur, il n'est pas de chemin,

Rien que des sillages sur la mer. 

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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 05:00

Il ne nous reste plus qu'à témoigner

de ce que nos yeux ont vu

de cette terre qui fut si belle

 

L'espace s'apaisera-t-il

de notre cupide d'échéance?

 

Demeureront les étendues de sable,

si vastes que le ciel seul peut les étreindre, 

 

les vents glacés des longues plaines

et le ressac impitoyable des jours

sur l'oubli de notre passage

 

Entrez en nos villes mortes. Editions Henry 2012 

Prix des trouvères 2012  

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 15:53

Le navire a pris son large

nous nous approchons  de la bête lumineuse

tandis que le poids du ciel bascule au-dessus de nous.

Notre bateau est le resserement du grand tablier 

la voie lactée y coule dans la mer 

tirant avec elle ses constellations magnifiques.

 

Douceur du cerf. Editions Al Manar 2013 . 

Lire aussi du même auteur : Une histoire de bouche , chez le même éditeur.  

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 05:00

Si tu donnes le nom d'une fleur à ton amour, choisis la plus secrète, la plus sauvage.

Choisis un nom qui n'existe pas et ton amour se reconnaitra dans le jardin de ton silence.

L'amour parfois touche à la perfection du pont malgré la complexité de son arche : ce sont des voix d'une berge à l'autre .

Un sourire d'une rive à l'autre : la reconnaissance.

Si tu donnes le nom d'une étoile à ton amour, choisis celle qui traverse le ciel, choisis une étoile qui vient de loin et dont la brillance est une lumière monastique dans son coeur. Choisis une étoile qui n'existe pas et ton amour se reconnaîtra.

Si tu veux écrire un poème pour ton amour, choisis un rythme court et des mots précieux car ton amour est infini et précieux.

Choisis des mots qui n'existent paset ton amour se reconnaîtra  dans la perfection des voyelles et l'accomplissement d un brasier.

 

Les écrits dans l'arbre. Editions épingle à nourrice . 2013

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Présentation

  • : L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset
  • : VIVRE POETIQUEMENT, L'AMOUR VRAI, LA JOIE D'ETRE sont les trois facettes d'une seule et même chose qui se nomme: ETRE et ne pas seulement exister. Lorsqu'on vit poétiquement, forcément, ça laisse des traces....
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