La poésie, c'est peindre des sons qui écrivent les senteurs qui donnent goût à la vie.
La poésie, c'est peindre des sons qui écrivent les senteurs qui donnent goût à la vie.
Séminaire de la revue LA REGLE DU JEU
Table-ronde animée par Alexis Lacroix , Rédacteur en chef Idées-Culture du magazine Marianne
Pourquoi des poètes en temps de détresse ?
avec
Paul de Brancion,poète, Président de l'Union des poètes et compagnie
Françoise Siri, auteur
Catherine Tourné, Directrice des Editions LansKine
Jacques Viallebesset , poète , chroniqueur littéraire
Dimanche 7 Juin à 11H
Cinéma L'étoile Saint-Germain
22 Rue Guillaume Apolinaire 75006 Paris
( Métro Saint-Germain des près)
Que la poésie vous garde...
Le veilleur invente son espérance,
Du fond des mots s'éclaire un chemin
Jusqu'au point de rencontre
De son orbe avec le monde
Pélerin d'une langue nouvelle.
Lire un poème comme une veille,
Ecouter la voix intérieure
D'un ailleurs en soi qui pense
L'inavouable, voix de gorge
De la parole vers l'autre.
Voyager au coeur du langage
Demeure des ombres d'ancêtres
Ou d'infans bleus, des sourires
De mères à l'haleine de lilas,
Des sanglots d'hommes seuls.
Lire un poème comme une veille,
Sa présence contre la nuit, inconsolable
Tendresse au miroir des morts,
Ce qui commence et finit à même
La voûte du silence et l'énigme
D'une terre plus légère
Depuis le premier amour.
La poésie chantepleure
Hissez haut et fort les poutres charpentiers
C'est la poésie qui soutient le monde
Le paradis tient dans les paumes de nos mains
Ici et maintenant on blesse on viole on tue
La liberté pleure dans tous les chants des hommes
Le coeur est un moulin enfariné d'amour
Qui broie le malheur sous la meule des jours
Copeaux de sang ou mât des navires conquérants
Sève qui irrigue les hautes futaies humaines
Derrière les barbelés de l'exil ou dans les prés
La poésie chantepleure dans la liberté.
Note de l'éditeur
Jacques Viallebesset est né en 1949 en Auvergne où il réside. Pseudonyme d'un éditeur de spiritualité et d'ésotérisme, il s'est fait connaître comme co-auteur d'un roman " La conjuration des vengeurs" ( Dervy 2006), où il utilise tous les ressorts de l'imaginaire et de la symbolique maçonniques, adapté en bande dessinée sous le titre éponyme en 2010 chez Glénat; poète, il a déjà publié trois recueils, " L'écorce des coeurs", en 2011 et " Le pollen des jours" en 2014 aux Editions Le nouvel athanor. Son troisième recueil " Sous l'étoile de Giono" est paru en 2014 aux éditions Alain Gorius/Al Manar.
Ses poèmes sont présents dans plusieurs revues et anthologies internationales, dont l'anthologie" Poèmes/ultime recours" parue chez Recours au poème éditeurs.
Comme l'indique Paul Vermeulen, dans sa critique du recueil " Le pollen des jours" : " Il y a une particularité dans cette voix, quelque chose d'unique même dans la poésie français contemporaine, : une espèce de métissage entre les présences d'Eluard, les arcanes de certain chemin spirituel, Aragon, ceux qui philosophent par le feu, et l'Amour en forme de " Banquet".
Grâce à son lyrisme initiatique, les mots" usés, trop usés d'avoir trop mal servi", les vocables d'Hofmannsthal retrouvent la parole pour ré-enchanter un peu le monde. Sous son nom il a été chroniqueur de poésie au " Magazine littéraire" et chronique régulièrement dans le magazine en ligne " Recours au poème" .
Pour commander :
Ce qui est épars. Recoursaupoemeediteurs. 7 E
www.recoursaupoemeediteurs.com
Sous l'étoile de Giono 15 E
Le pollen des jours 15 E
L'écorce des coeurs 17 E
Loin de la source
Des brasiers glacés
Des étoiles ombrées
Nous traversons l'impact du sablier
Debout les amis, debout le temple!
Et le corps de l'homme.
Debout encore!
Les arbres enracinés dans l'amer
et les nuages en pierre
et la giboulée des rochers
C'est toujours l'Espérance
Que porte le regard
Quand l'aube nacrée initie les orphelins
A la chevauchée des voiles brisés
Debout!
C'est l'orée
Et c'est l'homme
à Matthieu Baumier
S'il est toujours Minuit en ce siècle
A la kermesse des étoiles
Le meilleur est encore à venir
Les épiciers du coeur tiennent boutique
Sous le bec des vautours
La chair quitte les os
Ce monde est un vaste charnier
Les hommes cherchent en vain leur ciel
Dans le regard vitreux des autres
Pour que le coq puisse annoncer l'aurore
J'en appelle aux clowns et aux prophètes
Aux bateleurs, aux rêveurs, aux jongleurs
Et au coeur de soleil des forains
Il faut replanter l'Arbre de Vie
Dans l'humus des coeurs
Avant que l'océan de la mort
Engloutisse la terre où, êtres sans destin
Nous errons en quête de notre Orient
On ne pourra plus dormir tranquille
Tant que l'on n'aura pas les yeux ouverts
Restent le courage et la lucidité
Pour aimer en dernier recours
Notre réalité est plus vaste que les illusions
Nous savons que nos jours sont comptés
Nos colères rouges doivent refleurir
Bien que les coquelicots soient éphémères
Afin de partager le beau pain des forts et des sages
Pour que la sève irrigue nos branches
J'en appelle aux buveurs de lune
Aux alchimistes du verbe qui allument
Des soleils d'or au coeur de la nuit
Aux conquérants de la Toison d'Or
Aux guetteurs de l'invisible et de l'indicible
Aux chercheurs de Graal et aux fils du vent
Aux cracheurs de mots de feu
Et aux professeurs d'espérance
S'il est encore Minuit en ce siècle
A la kermesse des étoiles
Le meilleur est toujours à venir
J'en appelle à vous Nobles Voyageurs
Qui traversez l'espace et le temps
Moi, qui suis un arbre en marche
Dont les racines sont dans le ciel
Je m'en remets à vous Merlin et Mélusine
Et vous, mes semblables, que la poésie vous garde...
Poème extrait de " Le pollen des jours" ,Editions LE NOUVEL ATHANOR Mars 2014.
Disponible sur Amazon.fr , fnac.com, les bonnes librairies et l'éditeur 50 Rue du disque 75013 Paris www.lenouvelathanor.com
Voyelles et consonnes qui vibrent
D'entre lesquelles se lève le chant
Du coeur de l'homme et du monde
Plus doux que les caresses mêmes
Celui qui affole de loin les biches
Cette voix tendre de fraiche aurore
A laquelle répondent les oiseaux
Jean Giono a été pour moi ce que Bobi est pour les personnages de Que ma joie demeure, un professeur d'espérance. Tout au long de ma vie, j'ai porté en moi ce pays et ces hommes, comme un territoire où se réfugier en dernier recours.
Pénétrer dans ces contrées du romanesque, c'est être entrainé plus loin , plus profond, au plus vrai de la réalité et de soi-même. Restait alors à transcrire ces voyages intérieurs Pour saluer Giono et Dans les marges de ce palimpseste, à la lisière de ces territoires du coeur où trouver une certaine joie d'être .
JV
SOUS L'ETOILE DE GIONO. 30 poèmes inspirés de son oeuvre. 14 illustrations par Diane de Bournazel. Edition Alain Gorius/Al Manar . Parution Octobre 2014 . Prix 15 E
14 exemplaires tirés à part sur Vergé signés par l'auteur et par l'artiste et rehaussés d'un dessin original de Diane de Bournazel.
Si vous souhaitez recevoir un exemplaire, dédicacé , me contacter à jacques.viallebesset@orange.fr
Que la poésie vous garde...
Paris vient de lui dire:Adieu!
Le Paris des grandes journées,
Avec la parole de feu
Qui sort des foules spontanées.
Et cent mille hommes réveillés
Accompagnent au cimetière
Le candidat de la misère,
Le député des fusillés.
D'idéal n'ayant pas changé
La masse qui se retrouve une,
Fait la conduite à l'Insurgé
Aux cris de : Vive la Commune!
Les drapeaux rouges déployés
Font un triomphe populaire
Au candidat de la misère,
Au député des fusillés.
Car vous aimez les tâcherons
De l'idée et ceux qui la sèment,
Vous les blouses, les bourgerons,
Vous aimez les vrais qui vous aiment.
Dans votre geôle, verrouillés,
Vous receviez espoir, lumière,
Du candidat de la misère,
Du député des fusillés.
Votre député le voici,
Fronts ouverts par les mitrailleuses,
Fédérés hachés sans merci,
Ambulancières pétroleuses.
Voici, vaincus, foulés aux pieds,
Voici Varlin, Duval, Millière,
Le candidat de la misère,
Le député des fusillés.
Et vous les petits coeurs brisés,
A Vingtras formez un cortège,
Venez, vous, les martyrisés
De la famille et du collège!
Jusqu'au sang il les a fouaillés
Vos tyrans: le cuistre et le père,
Ce candidat de la misère,
Ce député des fusillés.
Creusant à vif, palpant à nu,
Ce robuste en littérature
S'est assis sur le convenu
Et pour calque a pris la nature.
Sanglots navrants, rires mouillés,
Il vécut tout: joie t colère,
Ce candidat de la misère,
Ce député des fusillés.
Malgré Bismarck et ses valets,
L'internationale existe
Et l'Allemagne offre à Vallès
Sa couronne socialiste.
A vous, bourgeois entripaillés,
A vous seuls il faisait la guerre
Le candidat de la misère
Le député des fusillés.
Il vient le jour de l'action,
Où la féroce bourgeoisie
Entendra, Révolution,
Crépiter un vaste incendie;
Allumé par vous dépuouillés,
Qu'il soit le bûcher funéraire
Du candidat de la misère,
Du député des fusillés.
Eugène Pottier, 1885.
Je renonce au bonheur de vivre mais non pas
A celui d'être un homme effronté
Parodie l'harmonieux instant où tu es ivre
Et profère en rêvant des paroles sacrées!
Où allons-nous? Vers quel butoir incertain de l'espace
Quelle petite vie au détour du matin
Qui renifle hébétée dans le café des tasses
L'indigent et cruel mélange du destin?
Mais s'enivrer est vain et les pluies qui reviennent
Ont cette odeur de temps qui ranime les cors
Ceux-là font sonner les heures diluviennes
A l'horloge inexacte et stérile des corps
D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?
Avec des bleus aux yeux et des plaies aux genoux?
Quand on a comparu sur les bancs de l'enfance
Et acquis sans effort l'acquiescement de Dieu
Ah! Peut-on réfuter l'Admirable Conscience
Comme une manifestation du merveilleux?
Mais qu'importent la fièvre et le Mot du verdict
Si la terre aussi bien que le ciel est unique !