Je n’sais plus combien ça fait d’mois
Qu’on s’est rencontrés, toi et moi
Mais depuis tous deux, on s’balade..
On n’prend jamais le vent debout
C’est lui qui pousse et on s’en fout
Ma camarade…
En avril, tous les prés sont verts
Ils sont tout blancs quand c’est l’hiver
E n mars, ils sont en marmelade
Mais il y a pour deux vagabonds
Un coin d’étable ou il fait bon
Ma camarade !
On s’souviendra du Balthazar
Qu’on a fait ce soir par hasard
Avec un vieux corbeau malade
On a tout mangé, même les os
Et tu va roupiller bientôt
Ma camarade…
Vlà la première étoile qui luit
Les grenouilles dans le fond d’la nuit
En chœur lui font la sérénade
Les grenouilles ont des p’tits points d’or
Dans les yeux..tu l’savais ? Tu dors
Ma camarade
Je me demande certains jours
Pourquoi nous poursuivons toujours
Cette éternelle promenade
Oui, c’est parce qu’on n’a pas trouvé
Le bonheur qu’on avait revé
Ma camarade
Un jour on s’ra tout ébahis
On arriv’ra dans un pays
Plein de fleurs, d’oiseaux, de cascades
On s’ra reçus à bras ouverts
Y’aura des carillons dans l’air
Ma camarade
Y’aura une grande blonde pour moi
Et puis un grand blond pour toi
Qui trouvs’s que les blonds c’est trop fade…
On s’trouvera bien à notre goût
Et dirons : venez donc chez nous !
Ma camarade
On trouvera ça, mais oui, mon dieu
C’est peut-et là-haut dans les cieux
Dam’, faudra pas rester en rade…
On a tant marché ici-bas
Qu’y a pas de raison qu’on n’y arriv pas !
Ma camarade