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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 05:00

Guérira-t-il de toi, ce coeur à la torture?

Non : la mort tend sa flèche, elle presse l'allure,

Elle va devancer l'instant de te revoir!

Séparation, désir, tremblement, désespoir!

Voudrais-je m'approcher que tu me le défends.

Je suis comme l'oiseau dans la main d'un enfant.

Elle le serre, il goûte aux vasques de la mort.

Mais quoi. L'enfant s'amuse, il se moque du sort

De sa proie, trop petit pour avoir pitié d'elle,

Et trop petit l'oiseau pour fuir à tire d'aile.

Je sais, moi, mille endroits vers où guider mes pas...

Mais où aller, mon coeur, si tu ne me suis pas?

 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 05:00

Je n’sais plus combien ça fait d’mois

Qu’on s’est rencontrés, toi et moi

Mais depuis tous deux, on s’balade..

On n’prend jamais le vent debout

C’est lui qui pousse et on s’en fout

Ma camarade…

En avril, tous les prés sont verts

Ils sont tout blancs quand c’est l’hiver

E n mars, ils sont en marmelade

Mais il y a pour deux vagabonds

Un coin d’étable ou il fait bon

Ma camarade !

On s’souviendra du Balthazar

Qu’on a fait ce soir par hasard

Avec un vieux corbeau malade

On a tout mangé, même les os

Et tu va roupiller bientôt

Ma camarade…

Vlà la première étoile qui luit

Les grenouilles dans le fond d’la nuit

En chœur lui font la sérénade

Les grenouilles  ont des p’tits points d’or

Dans les yeux..tu l’savais ? Tu dors

Ma camarade

Je me demande certains jours

Pourquoi nous poursuivons toujours

Cette éternelle promenade

Oui, c’est parce qu’on n’a pas trouvé

Le bonheur qu’on avait revé

Ma camarade

Un jour on s’ra tout ébahis

On arriv’ra dans un pays

Plein de fleurs, d’oiseaux, de cascades

On s’ra reçus à bras ouverts

Y’aura des carillons dans l’air

Ma camarade

Y’aura une grande blonde pour moi

Et puis un grand blond pour toi

Qui trouvs’s que les blonds c’est trop fade…

On s’trouvera bien à notre goût

Et dirons : venez donc chez nous !

Ma camarade

On trouvera  ça, mais oui, mon dieu

C’est peut-et là-haut dans les cieux

Dam’, faudra pas rester en rade…

On a tant marché ici-bas

Qu’y a pas de raison qu’on n’y arriv pas !

Ma camarade

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 07:00

Pour toi qui es la rose indescriptible

Au moins des mots qui sont de son processionnel coutumier

La rose que ne font voir que les mots étrangers à la rose

Ainsi qu'il en va du cri qui s'arrache et de la douleur qu'il traduit

Des étoiles du plaisir au-dessus de l'abîme d'amour

J'inventerai pour toi la rose des doigts adorants

Qui formaient nef et se croisèrent et se défeuillent

J'inventerai pour toi la rose sous le porche

Des amants qui n'ont d'autre lit que leurs bras

La rose au coeur des gisants de pierre morts sans confession

La rose du paysan qui saute sur une mine dans son champ

Le parfum cramoisi d'une lettre trouvée

Où rien ne s'adresse à moi ni la caresse ni l'affront

Le rendez-vous oùpersonne n'est venu

Une armée en fuite un jour de grand vent

Le pas d'une mère devant une prison

Un chant d'homme à l'heure de la sieste sous les oliviers

Un combat de coqs dans un pays de brumes

La rose du soldat séparé de son pays

J'inventerai pour toi ma rose autant de roses

Qu'il y a de diamants dans l'eau de la mer

Autant de roses qu'il y a de siècles dans la poussière du temps

Autant qu'il y a de rêves dans une seule tête d'enfant

Autant qu'il peut y avoir de lumières dans un sanglot.

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 05:00

A peine a-t-on le temps de vivre

On se retrouve cendre et givre

Adieu

Et pourtant j'aurais tant à faire

Avant que les mains de la terre

Me ferment à jamais les yeux

Je voudrais faire un jour de gloire

D'une femme et d'une guitare

D'un arbre et d'un soleil d'été

Je voudrais faire une aube claire

Pour voir jusqu'au bout de la terre

Des hommes vivre en liberté

Assis entre deux équilibres

Dans ce monde qui se croit libre

Et qui batit des miradors

Je voudrais bien que nul ne meure

Avant d'avoir un jour une heure

Aimé toutes voiles dehors.

Apeine a-t-on le temps de vivre

On se retrouve cendre et givre

Adieu

Et pourtant j'aurais tant à faire

Avant que les mains de la terre

Me ferment à jamais les yeux.

De mes deux mains couleur d'argile

Je voudrais bâtir une ville

Blanche jusqu'au-dessus des toits

Elle serait belle comme une

Chanson du temps de la Commune

Pétrie de bonheur hors-la-loi

Et puis que le printemps revienne

Pour revoir à Paris sur peine

Des enfants riant aux éclats

Lorca errant dans Barcelone

Tandis que l'abeille bourdonne

Dans le frais parfum des lilas.

A peine a-t-on le temps de vivre

On se retrouve cendre et givre

Adieu

Et pourtant j'aurais tant à faire

Avant que les mains de la terre

Me ferment à jamais les yeux.

 

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 14:53

« L’écorce des cœurs » de Jacques Viallebesset est bien plus qu’un simple hymne à la poésie, il est une invitation à la reliance poétique. Il est des poèmes qui se contentent de jouer avec les mots et les sonorités. Les poèmes de Jacques Viallebesset se situent bien au-delà. Ils sonnent comme ces symphonies endiablées qui vous font frôler à la fois l’absurde et le divin. La poésie, au même titre que le mythe, n’est-elle pas un « métalangage » qui par un processus de métaphorisation des mots et des paroles rend visible l’invisible.

 

« Poétiser, c’est vouloir capter le bruissement ou le palpitement des cœurs vivants qui battent à l’unisson du rythme du cosmos »  nous dit avec lucidité Jacques Viallebesset. En effet, on peut avancer l’idée que ce sont les poèmes et autres images poétiques qui définissent et influent la manière dont l’homme habite le monde. Heidegger en reprenant les mots de Hölderlin ne nous dit-il pas que « l’homme habite en poète ». Cette manière d’habiter traduit le besoin qui se loge en tout un chacun d’attribuer aux choses profanes un sens éminemment symbolique et sacré. La poésie est bel et bien un processus alchimique qui transforme le verbe en or. Jacques Viallebesset ne manque d’ailleurs pas de le souligner : « Je suis l’athanor de moi-même. Mon cœur est en putréfaction. Sel, soufre et mercure coulent dans mes veines. Le plomb de mes contradictoires  pulsions se transmutent en or pur ».

 

Où mieux que dans l’imagination poétique est-il possible de vivre au plus près l’expérience initiatique des tribus primitives? « Car la poésie, nous dit Gilbert Durand, ne se lit pas avec l’intellect, elle se « réévoque », elle se réanime par une sorte de yoga de la langue ». Il faut entendre la parole poétique comme un geste qui réitère une sorte de rite initiatique. La poésie donne le rythme linguistique et symbolique indispensable à toute « mutation ontologique du régime existentiel » (Eliade). 

 

Certes, l’homme n’a pas ici à subir des épreuves physiques pour accéder au statut d’initié. Elles sont remplacées par une expérience linguistique qui demeure centrée sur l’émotionnel et sur la recherche du sens faisant corps avec l’égrégore que permet la reliance poétique. Le passage de l’obscur vers la lumière est un thème récurrent de la poésie et c’est par ce biais-là, que l’homme renaît symboliquement de ses cendres. Naître inachevé et renaître entier.

 

N’en reste pas moins présente cette harmonie conflictuelle entre instinct et spiritualité grandissante au sein même de l’homme postmoderne qui souhaite par-dessus tout et surtout au-delà du monde désenchanté recréer un lien fraternel avec ses semblables. Les poèmes de Jacques Viallebesset ont ôté le bandeau de l’ignorance pour réactualiser la magie de la parole poétique et revivifier l’ensemble du corps social.

 

Positivisme et historicisme sont les deux grandes croyances occidentales qui depuis Platon se sont efforcés d’éradiquer mythologie et poésie. Le nominalisme scientifique vient considérablement réduire la poésie à un simple jeu verbal. Aux yeux de l’homo rationalis, la poésie est un objet frivole et divertissant. Elle est un obstacle considérable au progrès. Et pourtant, on observe un réenchantement poétique au 19ème siècle qui surgit au moment même où le mythe du progrès se veut triomphant. La désacralisation totale de l’univers humain n’aboutit pas et conduit plutôt à un regain manifeste pour la poésie : Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Höderlin, Poe, Whitman, Byron, Blake et tant d’autres sont les fers de lance de cette « mutation poétique » et incarnent les fondations mêmes de la poésie contemporaine. « L’écorce des cœurs » de Jacques Viallebesset appelle ainsi à une résurgence du lien fraternel à travers une revalorisation de la parole poétique comme vecteur de réenchantement dans un monde trop désenchanté.

 

Frédéric Vincent,

Auteur de "Le voyage initiatique du corps".

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 05:00

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de l'horloge

Que serais-je sans toi que ce balbutiement

 

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines

Et j'ai vu désormais le monde à ta façon

J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaimes

Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines

Comme au passant qui chante on reprend sa chanson

J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

 

J'ai tout appris pour ce qui me concerne

Qu'il fait jour à midi que le ciel peut être bleu

Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne

Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne

Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux

Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

 

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes

N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue

Une corde brisée aux doigts du guitariste

Et pourtant je vous dis que le bonheur existe

Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues

Terre Terre voici ses rades inconnues

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 17:26

Quand nous chanterons le temps des cerises

Et gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête ...

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au coeur

Quand nous chanterons le temps des cerises

Sifflera bien mieux le merle moqueur

 

Mais il est bien court le temps des cerises

Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant

Des pendants d'oreille...

Cerises d'amour aux robes pareilles

Tombant sur la feuille en gouttes de sang

Mais il est bien court le temps des cerises

Pendants de corail qu'on cueille en rêvant

 

Quand vous en serez au temps des cerises

Si vous avez peur des chagrins d'amour

Evitez les belles...

Moi qui ne crains pas les peines cruelles

Je ne vivrai point sans souffrir un jour

Quand vous en serez au temps des cerises

Vous aurez aussi vos peines d'amour

 

J'aimerai toujours le temps des cerises

C'est de ce temps-là que je garde au coeur

Une plaie ouverte...

Et Dame Fortune, en m'étant offerte

Ne calmer ma douleur

 

J'aimerai toujours le temps des cerises

Et le souvenir que je garde au coeur

 

Jean-baptiste Clément. 1866

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 10:44

1deCouve EDCCe recueil réconciliera avec la poésie tous ceux qui se sentent exclus des productions contemporaines récentes. De la musique avant toute chose, des images qui agrandissent l'esprit et la sensibilité, des idées qui passent en douce...Il y a tout celà dans L'écorce des coeurs, texte sélectionné dernièrement dans le cadre du Printemps des poètes.S'il est vrai que"Les mots sont feuilles mortes, usés, trop usés d'avoir trop mal servi", ce n'est certainement pas le cas ici. Poèmes pleins de sève qui irrigue un texte exigeant mais aussi ludique. Car ce recueil élégiaque est aussi joyeux (comme dans Tu es en retard)puisqu'il nous rappelle qu'"un pur esprit s'accroit sous l'écorce des pierres".

Joseph Macé-Scaron

Directeur-Adjoint de la Rédaction

MARIANNE N° 727

 

L'ouvrage a été édité par LE NOUVEL ATHANOR (site:  le nouvelathanor.com) et est en vente en librairie (diffusion soleils) et chez l'éditeur , 50 rue du disque , 75013 Paris..

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 22:38

JT4 8008 vernissage EDC

 

Remerciements aux comédiens du cours Florent:

Céline Bevierre, Pierre-yves Bon, Damien Bourges,Julie Cappadona, Thomas Grascoeur, Daphné Yvon.

 

JT4 7996 vernissage EDC


L'exposition est présentée au Spirit Bar, 72 rue Gay-Lussac, 75005 Paris.
Jusqu'au 7 Avril.

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 18:00

flyerV5DariusThéatre-WEB

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Présentation

  • : L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset
  • : VIVRE POETIQUEMENT, L'AMOUR VRAI, LA JOIE D'ETRE sont les trois facettes d'une seule et même chose qui se nomme: ETRE et ne pas seulement exister. Lorsqu'on vit poétiquement, forcément, ça laisse des traces....
  • Contact

L'atelier des Poètes

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