C'est le plus difficile, ce geste
apporter à l'aube la parole, le poème,
en nous laissant tout seul face à la blancheur de la page.
Le chant ne vient pas quand on l'appelle,
tout comme lalumière n'apparait pas,
sinon doucement,
quand les flocons de la nuit s'évanouissent
en rosée limpide et claire.
Et la chanson jaillit, de nouveau,
pour celui qui se trouve sur les rives du commencement,
de son commencement, et qui écoute.
C'est le plus difficile, ce geste
descendre à l'ombre, jusqu'à l'insondable du langage,
pour écouter le chant.
Quel est ce chemin, cette trace qui nous visite
et nous éveille à la voix, en doux secret.
Extrait de "Voix vives de méditerranée en méditerranée. Anthologie Sète 2011. Editions Bruno Doucey