Le plaisir se ramasse, la joie se cueille, le bonheur se cultive
Le plaisir se ramasse, la joie se cueille, le bonheur se cultive
Dormir avec toi retrouver
au moindre sursaut ton épaule
entendre ta respiration
mesure du temps qui me reste
Reste encore un peu près de moi
console-moi de ton absence
toutes les saisons de ta vie
teindront la roue de mes années
tant d'autres fantomes défilent
dans les corridors du sommeil
Encore te voir et t'entendre
suivre tes conseils obéir
à tes subtiles suggestions
dans mes héditations voraces
Moi qui suis si sec et si raide
cherchant à maintenir le masque
sans lequel je m'effondrerais
L'homme de culture doit être un inventeur d'âmes.
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
Quand le vent du changement se lève, les uns construisent des murs, les autres des moulins à vent.
Chaque fois on l'offre
oubliant ses anciennes douleurs
croyant qu'il va être sauvé cette fois-ci
On dissimule ses blessures avec de la couleur
on les décore avec des fleurs
et on le présente comme s'il était neuf
et commençait à battre
à l'instant
On jure
y croyant nous-mêmes
que nous n'avons jamais connu
de tels sentiments
tellement heureux de trouver
ce qui va
l'accepter
ce qui va
le chérir
et
peut-être
ce qui va le blesser
à nouveau.
L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de la vie.
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
Ô ma nuit tombée des nues
pour faire le silence
et l'amour
quand à la terre brulent
et galopent
les chevaux de grand vent
Nuit parfois criant
sous le filament des étoiles
l'ombre vaste et mouillée
d'une terre enlacée
portant à cru les corps pâles
de ceux qui déjà ne sont plus
Ô ma nuit tombée des nues
pour dire encore une fois
que demain le soleil se lèvera
et comme un seul homme
marchera sur les toits
sans laisser de traces
Nuit des larmes lumineuses
aux yeux surgis des témoignages
ressuscités
aux yeux grandis de lacs
et de forêts enneigées
lorsque rodent les loups et les fièvres
d'une terre solitaire aboyant sa faim de silence
Ô ma nuit bondissante et douce
à la croupe de nacre
levée d'étoiles et de cris
- Attente très belle mon attente
je t'aime comme une femme.
J-M Berthier. Collection Poètes trop effacés. Editions LE NOUVEL ATHANOR. 2011
Ce qui n'est pas mais qui existe
Au creux de ses amours d'enfance
Ou bien ailleurs, mais assez loin
Pour avoir l'air de ne plus être
La chronologie se balance
Ce rien qui, un instant, hésite
Ce qui aurait pu
Si d'autres moments
Si d'autres amours ou d'autres passantes
Ce que le hasard fait de l'existence
Ce que les regards contiennent parfois
Ce qui a été
Ce qui n'a pas pu
Ou bien qu'on savait
Ce qui s'évapore et revient
Du plus profond de son oubli
Et qui était en fait au bord de la mémoire
Il y a ce qui nous retient de nos errances
Ce qu'on a fait de soi, de rien
Ce qu'on a laissé du hasard
Sur le chemin
Ce qu'on croyait et qui existe
Ce qu'on a cru a existé
Ce qu'on a pas vu tout de suite
Ce qu'on s'interdit
Ce qui aurait pu si un autre jour
Si on avait dit...
Ce qu'on aurait dit si un autre jour...
Ce qu'on aurait pu
Il suffit d'on ne sait
Quel hasard en quel lieu
Et c'est un autre hasard
Sait-on ce qui s'enfuit
Ce qui s'en va
Ce qui n'est pas mais qui existe
Ce rien qui, un instant, hésite
Ce n'est qu'une histoire
De minutes et de vent
Quand on rate un moment
On y laisse sa vie