Le veilleur invente son espérance,
Du fond des mots s'éclaire un chemin
Jusqu'au point de rencontre
De son orbe avec le monde
Pélerin d'une langue nouvelle.
Lire un poème comme une veille,
Ecouter la voix intérieure
D'un ailleurs en soi qui pense
L'inavouable, voix de gorge
De la parole vers l'autre.
Voyager au coeur du langage
Demeure des ombres d'ancêtres
Ou d'infans bleus, des sourires
De mères à l'haleine de lilas,
Des sanglots d'hommes seuls.
Lire un poème comme une veille,
Sa présence contre la nuit, inconsolable
Tendresse au miroir des morts,
Ce qui commence et finit à même
La voûte du silence et l'énigme
D'une terre plus légère
Depuis le premier amour.