Qui n'aime pas l'eau pure a le coeur peu sincère
Qui n'aime pas le pain mal juge de la terre
Qui se calfeutre et n'aime pas le vent
N'aura pas l'aventure et n'aura pas l'espace
Ni les peurs du départ ni son destin devant.
Celui-là passe et ne sait pas qu'il passe.
Qui n'aime pas le feu hait la vie ou la craint
Flamme mouillée cet brûlure de joie
Qui forge les grands troncs et cisèle les brins,
Les poissons de métal, les oiseaux plume à plume,
Les fauves, les serpents pour qu'ils mangent et soient,
Et les fusées d'insctes qui s'allument.
Qui n'aime pas la nuit n'aime pas la pensée
Abîme à des triangles d'astres suspendu
Où les parfums de l'herbe et les vies tépassées
Tressaillent, et le monde aux dedans défendus.
Qui n'aime pas la mer jamais n'aima le rêve.
Stupeur des ports qui balancent leurs mâts
Déchéance éternelle et gloire de la grève,
Perle conçue aux sources des climats.
Qui n'aime la pudeur jamais n'aima.