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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 09:55

Depuis le mois de Juin , le microcosme de la poésie, je veux dire ce que la poésie , qui ne saurait être réduite à cela, compte d’auteurs plus ou moins reconnus, d’éditeurs , d’organisateurs d’évènements, d’institutions , a été agité , par divers mouvements et réactions. Ce fut d’abord , en début d’été une pétition , lancée par certains, que Jean-Luc Godard appelait les « professionnels de la profession » , contre une réforme souhaitée par la direction du Centre National du Livre ; réforme dont, au demeurant,  nul ne sait ce qu’elle recouvrait , sinon que le budget de subventions alloué à la poésie n’était pas remis en cause , puisqu’elle n’a pas eu le temps d’être présentée avant qu’elle ne soit rangée dans les cartons … Et l’été passa et la vaine polémique s’éteint  quand l’automne vint . C’est alors que le ciel s’assombrit et que la foudre tomba .Dans un appel « au secours » , à la fois désespéré et pathétique , Jean-Pierre Siméon , le directeur artistique du « Printemps des poètes » apprenait à la planète « poésie » , deux choses :d’une part  que le Ministère de l’Education Nationale  amputait la subvention qu’il accorde depuis des années de soixante-mille euros, d’autre part  que ce manque de soixante-mille euros remettait en cause l’existence même du prochain «  Printemps des poètes » ;  De plus , il  invitait  tous celles et ceux qui aiment la poésie à écrire à Monsieur le Ministre de l’Education Nationale pour qu’il rétablisse sa part de subvention. Depuis, des milliers et des milliers de personnes ont envoyé cette lettre à M. Le Ministre de l’Education Nationale. J’espère que les signataires, prompts à pétitionner en Juin, ont tous répondu à cet appel … Depuis, de nombreuses «  personnalités » du monde poétique ont écrit. Depuis,  les réseaux sociaux se sont mobilisés et ont recueilli, eux aussi, des milliers de signatures. Pour l’instant, en vain. Le Ministère de l’Education Nationale fait la sourde oreille…D’aucuns, rêvant sans doute d’un « grand soir » de la poésie en sont à envisager de défiler derrière des banderoles. D’autres encore s’apprêtent à créer un « syndicat des poètes » …Et l’hiver arrive, temps de la réflexion, avant que les forces de la vie ne germent à nouveau et qu’éclose le Printemps.

Que penser de tous ces évènements ?

Tout d’abord que le Conseiller de Monsieur le Ministre de l’Education Nationale a fait faire à Vincent Peillon, éminent philosophe qui connait la fonction primordiale de la poésie , qui est de contribuer à « ré-enchanter le monde » , de redonner du sens et de l’espérance, de réveiller le rêve ( Qui a dit qu’il voulait « réveiller le rêve français » ?) et dont l’engagement en faveur de la poésie ne saurait être , à priori, remis en cause , plus qu’une erreur comptable . Il lui a fait faire une vraie « Faute » politique . Connait-il, celui-là, la petite école de Louisfert , où pendant des années, le « hussard noir de la République » qu’était l’instituteur René-Guy Cadou , après avoir « enseigné » toute la journée à des enfants de paysans à lire, écrire et compter, repoussait ces cahiers d’écoliers qu’il venait de corriger , pour écrire une des plus grande œuvre de la poésie française du vingtième siècle , œuvre d’ailleurs apprise dans les écoles ? Sait-il, celui-là , que l’association «  Le printemps des poètes » a implanté , avec le soutien de la Fédération Nationale des Collectivités pour la Culture , la poésie au cœur de la vie citoyenne, dans trente villes  et villages français, en leur accordant le label, inventé en 2011, «  Villes et villages en poésie » ? Ignore-il que cette même association, ses responsables et son personnel , compétent, créatif et entièrement dévoué à la promotion de la poésie, organise , chaque année , avec l’Office central de la coopération à l’école , des stages destinés aux enseignants , et décerne le label «  Ecole en poésie » . Mésestime-il le rôle de reconstruction du lien social , qu’à travers les milliers d’évènements , organisés chaque année dans le cadre du «  Printemps des poètes » , celui-ci joue ?

Certainement ! Il faut donc conclure que «  la poésie » n’est pas au programme de l’Ecole Nationale d’Administration, ce qui est dommage et dommageable.

Ensuite, que le «  Printemps des poètes », « invention » heureuse de quelques personnalités du monde de la culture , dont un politique « éclairé » connaissant , lui, la fonction sociétale des symboles et de la fête dans toute société , dont il ne vient à l’idée de personne qu’il disparaisse , ne saurait dépendre seulement des fluctuations budgétaires de quelque ministère que ce soit , ni des orientations politiques de tel ou tel gouvernement . La poésie  appartient à tous : poètes, éditeurs, comédiens, organisateurs d’évènements poétiques le plus souvent bénévoles , enseignants, libraires , lecteurs et surtout au public, ce public , issu de tous les milieux socio-culturels , qui se compte par centaines de milliers de personnes ,qui assistent et participent aux plus de dix-mille évènements organisés au printemps mais , préparés et coordonnés toute l’année par l’association «  Le printemps des poètes » . Certes, la poésie , dans son ensemble , est économiquement très fragile et ne saurait se passer des subventions publiques , que ce soit celles des collectivités territoriales  ou celles, nationales , des différents ministères . C’est , effectivement, essentiellement grâce à deux événements que la poésie a retrouvé  droit de cité . L’un , précurseur , créé il y a trente ans , Le Marché de la poésie, qui a su fédérer , à sa manière , tous ceux qui participent à la création , édition  et diffusion de la poésie en France, l’autre, le «  Printemps des poètes » qui a su rassembler sous sa marque, devenue elle-même un  «  label » , les milliers de bonnes volontés créant et animant des événements poétiques , en transcendant les clivages qui marquent ce milieu. Mais suffit-il que  toutes celles et ceux-là pétitionnent et manifestent ? Certes, il faut le faire,  pour que les pouvoirs publics maintiennent et même augmentent leurs soutiens et leurs aides. Le monde poétique ne saurait se contenter d’un statut d’assistanat.  Souvenons –nous de l’origine du mot poésie : « Poïesis » : Faire .

Enfin, qu’il faut «sauver le printemps des poètes » en ne laissant pas l’association qui l’anime et le coordonne dépendre du «  bon ou mauvais vouloir des gouvernants ». Si la poésie est, par excellence, acte de partage gratuit, sa diffusion, sa promotion, sa propagation ne sauraient  mésestimer le rôle de l’argent pour ce faire . Sauver «  Le printemps des poètes »  c’est donc donner à l’association qui le gère et l’anime, des moyens financiers. C’est en mobilisant tous celles et ceux qui, à quelque titre que ce soit, aiment la poésie, que cela peut se faire. L’association «  Le Printemps des poètes » a besoin de mécènes !  Que tous ceux qui ont, un jour,  participé, à quelque titre que ce soit au « Printemps des poètes » y aillent de leur obole, même modeste, surtout si elle est modeste. Que tous ceux qui ont bénéficié de son soutien en voyant leur travail «  labellisé  »  aient quelque reconnaissance. Que tous ceux qui aiment la poésie fassent un geste de générosité, en faisant honte aux épiciers du cœur. L’association « Le Printemps des poètes » n’a pas besoin de charité mais de solidarité, en actes, c’est-à-dire  en espèces « sonnantes et trébuchantes »

Revenons à l’essentiel : la poésie vous aide à vivre ? Aidez-le « Printemps des poètes » à vivre..

Que la poésie vous garde…

AJL 6 Décembre 2012

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