Même la nuit je te revois dans ton jour ma luciole
Et rien ne peut rivaliser avec toi rien n'est si tendre
Aucune chose enfant aucun parfum n'y peut prétendre
Aucun objet de brise ou d'eau cerf-volant lotus yole
Aucun écho dans l'aube aucune écume au bord de la mer
Aucun murmure de mémoire aucun bronchement de branche
Ton pas est doux comme un crayon gris sur la page blanche
L'autre coté de tes regards s'ouvre sur un bleu Vermeer
Tout m'est chanson de toi dont l'air me poursuit et me torture
Ce coeur que j'ai ne me laisse pas souffler il ne me laisse
Pas une heure une minute où l'amour de toi ne me blesse
A cette bête en moi n'est jamais suffisante pâture
Jamais répit de cette faim d'avoir faim qui me dévore
Oh seulement que je prenne dans mamain que je la prenne
Un moment dans ma main ta main je la tienne dans la minne
Ce qui me mord oasse les mots comme les passe la mort
Il n'existe pas de parole pour exprimer ce trouble
Incomparable au désir que le plaisir du moins apaise
Lorsque ton bras léger dans ma paume se pose et pèse
A peine soudain cette peur dont le pendule bat double
Cela revient de très loin de très profond je ne sais quel
Abîme un galop m'emplit de sa plainte jusqu'à l'épaule
C'est dans moi pis qu'au vent le remue-ménage des grands saules
Ces brins brisés cet affolement des feuilles sur le sol
Celà ne s'appelle d'aucun nom d'homme et ne se compare
A rien rien n'y est son remède rien n'y est son silence
Rien n'y fait contre-poids dans l'autre plateau de la balance
C'est sans envers comme à la pluie un manteau de part en part
Qu'est-ce que c'est que ce désespoir infini de tendresse
A chaque respiration l'existence toute entière
En jugement qui repasse et l'âme atteignant sa frontière
Sur le vertige on écrira Parti sans laisser d'adresse
Même toi qui ne m'entends plus Toi surtout Celà m'écrase
Est-ce qu'il faut un jour arriver au bout de ce qu'on pense
Au bout de ce qu'on fut au bout de ce qu'on est perdre sens
De ce qu'on sent qu'on dit s'arrêter au beau milieu des phrases.