A Minuit ils se mettent en marche et lèvent le camp
Pour retrouver la lumière dans le soleil levant
Pour tout bagage ils n'ont que de simples outils
Pas plus de trois principes et quelques utopies
L'architecte se dresse vertical entre ciel et terre
Du niveau à la perpendiculaire d'aplomb et d'équerre
Le compagnon cherche ailleurs l'étoile en son coeur cachée
L'ouvrier balbutiant construit marche à marche son escalier
Midi plein les voit tous rassemblés sous le soleil
Artisans et chevaliers si différents et tous pareils
Ils essaient d'appréhender ensemble le sens de leur vie
Et à comprendre, humaine condition, ce qui les unit
Ils bâtissent alors dans le vent des temples éphémères
Dont ils posent à chaque fois la pierre angulaire
Se transmutant ils coagulent le sel le soufre et le mercure
Pour que la joie demeure dans le creuset des coeurs purs
A Minuit la tribu se disperse sur la surface de la terre
Chacun offrant à qui veut un brandon du feu élémentaire
Ils et elles périgrinent en doutant sous la voûte étoilée
Prononçant d'étranges mots secrets Eros Philia Agapè .
Extrait de " Le pollen des jours". Editions Le nouvel athanor 2014.
disponible en librairies , amazon.fr, fnac.com, et www.lenouvelathanor.com