Jacques Izoard. Œuvres complètes Tome III. 2000-2008
Editions de la différence
Isbn : 978-2-7291-1959-1
Prix : 39
« Il suffit de s’arrêter de penser pour que surgisse le poème », c’est ainsi que de 1962 à 2008, Jacques Izoard a noirci des dizaines de carnets, notant au jour le jour les impressions de la réalité quotidienne, avec humour, facétie, légéreté, débusquant la poésie « dans les endroits les plus quelconques ou, au contraire, les plus étranges ». C’est ainsi que Jacques Izoard a bâti une œuvre, abondante, riche, intense, faite de brefs jaillissements ( rares sont les textes de plus de dix vers), s’efforçant de retrouver une parole fondatrice , neuve, où les mots auraient retrouvé la force primordiale. Il doutait de son écriture pour dire les êtres, les choses et la vie : « souvent, les mots manquent », « tout à coup les mots sont à court de mots ». Pourtant, on peut parler d’alchimie du verbe chez Izoard tant les mots convoqués sur la page disent beaucoup plus que ce qu’en apparence ils disent. « C’est qu’il s’agit d’éplucher les mots », a-t-il écrit cherchant en permanence à restaurer l’intensité du sens derrière l’apparence, à retrouver l’essence des choses. Alchimie ou magie tant les mots d’Izoard ont la capacité de renouveler en chacun de nous le regard que nous portons sur le monde, la poésie d’Izoard nous rappelle que vivre écrire, lire sont une seule et même chose : une expérience .
Mais écrire est comme un souffle
qui jamais ne s’arrête
et charrie mots légers
qui, pourtant, s’abstiennent
de signifier quoi que ce soit
In MAGAZINE LITTERAIRE . MAI 2012