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13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 14:44

Je vous appelle, beaux copains de l'amertume,

Qui trainez sur le port des corps émerveillés,

Et vous, ma reine, brune amie des grands voiliers

Qui vous parlent d'amour dans les longs crépuscules.

 

Audisio, africain, et jeanne près de toi,

Chère fraternité méditerranéenne,

Sur la terrasse, où tous nos soleils se rejoignent,

Nous nous retrouverons une dernière fois,

 

Venez. L'éternité monte dans le silence

Et l'ombre qui nous prend épuise sa douceur

Ah! ne sentez-vous pas, vivantes, les présences

D'innombrables absents qui nous touchent le coeur?

 

Les vergues arrêtées dans la nuit maritime

Où les étoiles sont la route de demain,

Emeuvent à la mort, sur la porte voisine,

Des femmes appuyées à d'inquiétants destins.

 

Et c'est ce moment-là que choisit pour sa plainte,

Lointain, sur l'autre rive, un accordéon nu

Qui ramasse l'amour de ces femmes atteintes

Et nous porte celui d'un ami inconnu.

 

La détresse muette et l'espoir se mélangent;

Un crime passionnel fleurit sur les pavés.

La barque sans fanal, portant le mauvais ange,

Accoste au coin du port, après minuit passé.

 

Il descend sur le quai et glisse sous les bâches;

Les navires ancrés tremblent de son désir;

Des feux intermittents s'allument et se cachent

Aux masques des maisons de nos anciens plaisirs.

 

Venez, c'est l'heure amère. Au dedans de nous-mêmes

Se lèvent sans un mot de déchirants aveux;

Venez, c'est l'heure seule et terrible où l'on aime

La bouche faible qui vous ferme les deux yeux.

 

Louis Brauquier

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  • : L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset
  • : VIVRE POETIQUEMENT, L'AMOUR VRAI, LA JOIE D'ETRE sont les trois facettes d'une seule et même chose qui se nomme: ETRE et ne pas seulement exister. Lorsqu'on vit poétiquement, forcément, ça laisse des traces....
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