Entendez-vous le stacatto de leurs sabots? Les rumeurs
De la nuit se sont déployées pour les attirer vers la côte.
La mer bâille, et ses langues insistantes épuisent
Les garçons endormis enchaînés à leur monde gelé.
Car c'est bien plus que de la terreur et de la fureur
Que dégagent ces coursiers de la nuit. C'était plus que du désir
Qui animait ces cavaliers hurlant à travers ces lointains comtés
De culture et de savoir-faire. Ces chevaux sauvages
En cuivre ne sont que des emblèmes; ils ne sont
Que fougue vers ailleurs. Mille après mille
Je vois une forme encapuchonnée veinée comme le Nil
Et indistincte, émerger; de quelle naissance cosmique
Une fois de plus nos pensées jailliront-elles impénétrables,solitaires
Et dévaleront sur la terre comme ces chevaux sauvages.
Ulysse brulé. Collection ORPHEE. Editions de La Différence. 2012