La biche est muette dans les harpes du vent
Le cerf brame dans le silence du temps
Plus de clairière verte en écartant les branches
La fontaine est tarie où la main se penche
Un gouffre béant s'ouvre dans la poitrine
Les cendres du coeur ne seront plus farine
Les larmes ruissellent tout au long du chemin
Où les pas de l'homme s'enfoncent dans le chagrin
Il revoit sous ses paupières la biche blessée
Vibrante dans ses mains qui la faisaient danser
Les écureuils ont beau chercher leurs noisettes
Le rouge-gorge est muet qui dort dans sa tête
Tout ce qui revient au coeur l'emporte vers elle
L'herbe qui tremble comme une ombre fidèle
La rumeur des grands bois clame leur souffrance
Eparpillant aux vents leurs mots d'espérance
Ô temps évanoui de la cinquième saison
L'homme va sur un fil au bord de l'horizon
La solitude ravage les coeurs d'un grand feu
Lui met genou en terre la cendre dans les yeux .